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Immobilier et Covid-19 : le marché résistera-t-il à la pandémie ?

08.05.2020

L’apparition fulgurante du coronavirus en Suisse a déstabilisé les marchés. Alors que le monde retenait son souffle et observait le virus se répandre telle une traînée de poudre, les autorités fédérales ont pris des mesures drastiques pour assurer la sécurité de la population. Le semi-confinement, avec la fermeture des commerces et activités non-essentielles, a secoué l’ensemble du tissu économique helvétique. Mais comment le Covid-19 a-t-il affecté l’immobilier en Suisse ?


Des premières tendances à la baisse

Il est encore trop tôt pour pouvoir déterminer exactement l’impact qu’aura eu le Coronavirus sur le marché immobilier suisse, ses premiers effets économiques commençant à peine à se faire ressentir. Toutefois, les prévisions des experts nous permettent de dégager certaines tendances.

Les dernières études et opinions prévoient une dévaluation des surfaces commerciales qui pourrait se monter à plus de 10% (source : UBS). Mais les avis divergent. Certains, moins optimistes, parlent aujourd’hui d’un possible ralentissement des transactions sur le long terme et des valeurs pouvant descendre jusqu’à -20% d’ici 3 ans, comme c’est habituellement le cas durant une crise immobilière. Des perspectives peu réjouissantes, d’autant que la crise sanitaire n’est pas encore dépassée et que ses conséquences sur les revenus des ménages sont encore indéterminées pour l’heure.


L’immobilier commercial plus durement touché

Les surfaces de bureaux et commerciales, sans nul doute, seront les principales victimes immobilières de cette crise sanitaire. Un grand nombre de commerces de détail ont été forcés d’interrompre leurs activités durant près de deux mois. Face à une perte conséquente de leurs revenus, de nombreux entrepreneurs peinent à verser leurs loyers, entraînant des pertes considérables pour les bailleurs.


Les mesures sanitaires, qui ont ralenti l’activité des chantiers (interruption durant plusieurs semaines, suivie d’une réouverture progressive soumise à des conditions strictes de respect des mesures sanitaires), contribueront aussi à une diminution de l’offre pour l’année 2020, avec des suspensions de projet et des reports d’investissement. Celle-ci s’accompagnera sans doute d’un fort recul de la demande de surfaces de bureaux, les entreprises ayant dû rapidement adopter le télétravail (qui sera la norme tout au long de la crise du Coronavirus), et devant faire face à l’augmentation du chômage ainsi qu’à un risque accru de faillites (source : Wüest Partner).


Résilience de l’immobilier résidentiel

L’immobilier résidentiel, quant à lui, semble résister, malgré un volume d’offres vraisemblablement revu à la baisse pour le second trimestre. La pandémie n’aurait pas eu d’effet immédiat sur les prix, outre un léger recul des loyers en avril dans les zones les plus touchées par le virus en Suisse (source : Swiss Real Estate Offer Index). Les experts soulignent cependant que les événements sont trop récents pour avoir le recul nécessaire à cette analyse. Avec le ralentissement économique et l’incertitude qui en résulte, les intentions d’achat de bien immobilier sont reportées, jugées trop risquées dans la conjoncture actuelle avec la menace de diminution des revenus des particuliers et le risque d’explosion du taux de chômage (source : UBS).


Une conjoncture qui incite à la prudence

Malgré un ralentissement et une diminution inévitable des transactions sur le marché immobilier, les experts s’accordent sur un point : l’immobilier reste un investissement attractif, et s’ils ont reporté leurs intentions d’achat, les potentiels acquéreurs n’y ont pour l’instant pas renoncé (source : Credit Suisse). Les effets de la pandémie ne seront pas tangibles avant la fin du 2ème trimestre, selon l’évolution de la situation et si l’économie entre, ou non, en récession. Dans ce scénario pessimiste, des corrections sur les prix seront à prévoir, et le risque d’une bulle immobilière deviendrait bien plus important. Mais ce scénario n’est pas privilégié par les experts pour l’instant (source : MoneyPark).

Toujours est-il que le Covid-19 aura mis fin à la longue période de croissance du marché immobilier, comme en témoigne la tendance au ralentissement des prix à la vente des logements en propriété (source : Swiss Real Estate Offer Index).